Je ne me souviens pas comment nous avons entendu parler d’Une fleur, une vie. Je ne me souviens pas où nous logions ce week-end-là à Paris. En fait, je ne me souviens pas de grand-chose des jours et des semaines qui précédèrent ce samedi 14 mai 2016…
Mes premiers souvenirs remontent à cet après-midi-là, sur le parvis de la mairie du 15ème arrondissement de Paris. Je me retrouve, sans savoir pourquoi, entrain de coudre un petit cœur pour ma fille disparue.
Mon épouse est à mes côtés et parle avec une femme blonde qui l’écoute avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Je n’entends rien, je ne comprends rien. Qu’est-ce que je fais là ? Mais je me sens bien, à ma place en cousant un cœur !
Depuis ce matin du 19 mars 2016, nous étions effondrés, au fond de l’abîme. Une chute dans un puits sans fond. Nous avions perdu le goût à tout.
La tristesse, la peine et la haine nous consumaient de jour comme de nuit. Tout ce que nous faisions, comme nous lever, aller travailler, marcher pour prendre l’air, … était mécanique, sans goût, sans intérêt. La vie n’avait plus d’intérêt…. Nos cœurs saignaient, nous étions si tristes…
Et puis nous nous sommes rendus à Paris et avons offert une Fleur pour la vie de notre jolie petite Trini. Et comme par magie, cette rose a sauvé nos vies.
Lentement, pas après pas. Elle nous a permis de rencontrer Bénédicte et Sabine, de coudre ce cœur pour Trini. Je me souviens que nous étions fatigués après cette journée mais nous tenions enfin une bouée de sauvetage. La suite c’est vous, l’Enfant Sans Nom qui prend la relève. Mais ce collectif « Une Fleur une Vie » me semble essentiel. Il est pour beaucoup de parents une première main tendue, une première lueur d’espoir, une journée dédiée à cet amour qui nous a dépassé dans la vie.